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Usage des terres incultes

L’homme est un omnivore qui a la faculté de digérer beaucoup d’aliment mais pas la cellulose. La cellulose est le composant essentiel des plantes en particulier de l’herbe. Seuls les herbivores sont capables de digérer la cellulose. C’est cette capacité des herbivores à valoriser de l’herbe qui est à l’origine de l’activité d’élevage.

En effet toutes les terres ne sont pas cultivables. Légumes, céréales ou autres ne poussent pas partout ni dans n’importe quelle condition. Dans les zones difficiles seules des plantes « rustiques » ont la capacité de pousser.

L’agriculture ne peut pas se développer dans de telles zones : aucune culture ne pousse.

La toundra ou le sahel font par exemple partie de ces terres incultes ou seul l’élevage peut être pratiqué. Cette problématique est parfaitement comprise et appréhendée par les milieux scientifiques et politiques des divers pays développés ou en voie de développement :

  • « Une grande partie de la viande dans le monde, en particulier la viande rouge, est produite aujourd’hui sur des herbages qui représentent 71% des terres agricoles dans le monde. Ces terres sont souvent impropres à d’autres cultures et, en l’absence d’autres possibilités, rien d’autre que l’élevage ne peut y être pratiqué. » 1
  • « De la Mauritanie à la Somalie, les grands espaces saharo-sahéliens partagés avec l’Afrique du Nord offrent des conditions difficiles que seule la pratique de l’élevage mobile permet d’exploiter. 2 »

Il ne faut pas non plus imaginer que ces terres incultes ne se trouvent que sur des territoires lointains et exotiques, les pays tempérés et même la France possèdent de telles zones incultes, impropres à la culture.

Citons par exemple les zones montagneuses que l’on appelle estive : au delà de 2300 m d’altitude plus rien ne pousse à part l’herbe. Les animaux sont heureusement là pour occuper cet espace et l’entretenir.

Les marais, tout le long du littoral, font également partis de ces zones difficiles : excès d’eau, salinité des terres plus ou moins forte, vent salin plus ou moins violent ne permettent pas une autre activité que l’élevage.

D’autres particularités pédoclimatiques se rencontrent à travers tout le territoire français : zone fortement empierrée (« ici, il ne pousse que des cailloux ! » sic), nature du sol (% d’argile, pH, minéraux…), terrain en très forte pente sont des exemples parmi d’autres de l’impossibilité de cultiver légumes ou céréales.
On trouve même aujourd’hui des motifs politiques et sociaux à la non culture d’un espace. La prise de conscience de notre environnement a conduit les pouvoirs publics à protéger certaine zone (par ex. natura 2000), la conséquence est que l’élevage est souvent le meilleur et surtout le seul moyen de protéger ces zones.

 

  1. Extrait des controverses documentées de l’agriculture, épisode 5 « on mangeait mieux avant » par le ministère de l’agriculture française – octobre 2014. voir le document : controverse 5 : on mangeait mieux avant !
  2. Extrait de la déclaration de N’Djamena lors du colloque de N’Djamena du 27 au 29 mai 2013 intitulée : « Elevage pastoral : une contribution durable au développement et à la sécurité des espaces saharo-sahéliens » à lire sur le site http://www.pasto-secu-ndjamena.org/